10 raisons pour lesquelles la permaculture est tout simplement génial

La permaculture n’est pas seulement une méthode d’agriculture biologique, c’est d’abord et avant tout une approche radicalement différente de concevoir l’activité humaine sur notre bonne vieille terre et une manière parfaite de recréer les liens que nous avons déjà eus avec celle-ci, mais que nous avons tranquillement perdu au fil des derniers siècles. La permaculture nous donne aujourd’hui un aperçu de ce que pourrait être un futur plus sain, plus harmonieux et plus respectueux, autant pour l’humain que pour le reste de la nature. Voici 10 raisons de croire en son potentiel :

 

1) IMITER LA NATURE

La nature cumule plusieurs milliards d’années d’évolution, d’expérimentation, d’essais et erreurs et il serait idiot de ne pas profiter de tout ce savoir. Ainsi, le permaculteur s’inspire énormément de la nature pour concevoir ses systèmes. Par exemple, au lieu d’adopter le modèle agricole actuel de monoculture industrielle, le permaculteur cherchera à créer des écosystèmes les plus complets possible. Au lieu de concevoir sa production selon un schéma linéaire classique (extraction de ressources – utilisation – rejet des déchets), il utilisera le plus possible des boucles fermées, gardant en tête que les déchets ne sont que des ressources en attente d’être utilisées. Par exemple, du carton ondulé usagé peut être déchiqueté et servir de litière; une fois utilisée, cette litière peut être vermicompostée; les vers produits peuvent nourrir des poules ou des poissons; le compost sera quant à lui très utile aux plantes; etc.

2) BIODIVERSITÉ

Un des principes de base de la permaculture est que chaque fonction doit être accomplie par plus d’un élément ainsi, si un des éléments venait à faillir, le système continuerait à fonctionner. Ceci rend les systèmes permaculturels extrêmement résiliente face au changement, ce qui est particulièrement important lorsqu’on réalise l’ampleur des changements climatiques qui s’annoncent. Concrètement, ceci se traduit par l’intégration d’une très grande diversité d’espèce de manière à ce que s’il arrive une catastrophe quelconque (gel, sécheresse, inondation, attaque d’un parasite, etc.), seules certaines productions seront perdues. Cette diversité incite d’ailleurs fortement à se tourner vers une alimentation beaucoup plus locale et donc écologique; en effet, pourquoi transporter notre nourriture sur des milliers de kilomètres comme on le fait aujourd’hui si on peut avoir une énorme diversité à deux pas de chez soi?

 

3) PAS DE PRODUITS CHIMIQUES

Créer un écosystème plein de biodiversité permet de ne pas utiliser de pesticide. En effet, dans un écosystème sain où les prédateurs sont présents, la population de ravageurs se contrôle d’elle-même. De même, un écosystème sain est autofertile; il n’y a aucun besoin d’ajouter d’engrais chimique et ce serait d’ailleurs fort probablement néfaste pour son équilibre. Nul besoin de mentionner que moins de produit chimique égale plus de santé pour l’humain et l’environnement.

 

4) LAISSER LA NATURE TRAVAILLER POUR NOUS

Nous travaillons d’arrache-pied pour modeler la nature à nos goûts et désirs, à essayer de la rendre plus productive ou plus belle. Par contre, la nature peut très bien s’occuper d’elle-même. Si nous travaillons si dur, c’est principalement parce que nous travaillons contre la nature au lieu d’avec elle. Par exemple, nous arrosons nos champs d’insecticides pour se débarrasser d’un ravageur mais, ce faisant, nous tuons aussi les prédateurs d’un grand nombre de ravageurs, ce qui nous oblige à continuellement arroser le champ d’insecticide, car plus rien n’est là pour empêcher les ravageurs de se propager. De même, nous labourons le sol avant les semences afin d’en augmenter la fertilité et de contrôler les mauvaises herbes, mais ce faisant, nous bouleversons l’écosystème du sol et le vidons tranquillement de sa fertilité. Une fois la fertilité du sol rendu trop basse, nous commençons à utiliser des engrais chimiques, ce qui accélère sa dégradation et nous condamne à l’utilisation perpétuelle de ces méthodes. Une autre manière de faire serait de laisser paître des animaux avant les semences afin de nettoyer le champ, de laisser de la matière organique au sol et de ne pas labourer. Réalisé adéquatement, cette méthode demande beaucoup moins de travail et améliore la fertilité du sol année après année.

 

5) RÉDUIRE NOTRE DÉPENDANCE AU PÉTROLE

L’agriculture industrielle utilise 10 calories d’énergie fossile pour produire une calorie de nourriture. En plus d’être un modèle complètement insoutenable à long terme (les réserves de pétrole, quoiqu’énorme, ne sont pas infinies), l’agriculture industrielle est un important émetteur de gaz à effet de serre. La permaculture offre une solution à ce problème : en laissant travailler la nature à notre place, on diminue grandement les besoins en machineries consommatrices de pétrole et en engrais provenant de l’industrie pétrochimique.

 

6) PRENDRE SOIN DE L’HUMAIN ET DE L’ENVIRONNEMENT

Une idée majeure qui empêche la conscience environnementale de se développer est celle que les besoins humains et ceux de la nature sont opposés, que pour améliorer notre impact environnemental, il faut sacrifier notre qualité de vie. L’approche permaculturelle nous démontre qu’on peut très bien créer des écosystèmes produisant une grande quantité de nourriture pour les humains et fournissant simultanément habitat et nourriture à une grande diversité d’espèces. La permaculture replace l’humain au cœur de la nature, et non contre elle.

7) GUÉRIR LA PLANÈTE

Plus que nous redonner une place au cœur de la nature, la permaculture nous permet d’être les agents de sa guérison. En effet, en suivant les processus de régénération naturelle et en les stimulant, on peut restaurer un milieu dévasté beaucoup plus rapidement que ce que la nature seule ferait. L’être humain, présentement la cause de tant de ravage sur la Terre, peut tout aussi bien être le promoteur de régénération. Bill Mollison disait : “Though the problems of the world are increasingly complex, the solutions remain embarrassingly simple.” (Alors que les problèmes mondiaux sont incroyablement complexes, les solutions restent si simples que c’en est embarrassant.) La permaculture nous montre que c’est possible de rêver d’un futur meilleur, plus sain, plus harmonieux et qu’on peut dès aujourd’hui commencer à le créer.

 

8) RÉCONCILIER SCIENCE ET SPIRITUALITÉ

La permaculture en tant que telle n’est pas une science, mais elle utilise abondamment le savoir généré dans un grand nombre de domaines scientifiques (sciences des sols, écologie, biologie, microbiologie, mycologie, botanique, hydrologie, physique, etc.). L’approche réductionniste de la science, aussi incroyables que puissent être ses réalisations, ne permet malheureusement pas de saisir l’infinie complexité de la vie et des systèmes biologiques. Pour parer à ce problème, la permaculture adopte une approche systémique et holistique. Ainsi, l’observation personnelle de la nature en général et de l’endroit en particulier qu’on désire développer est une composante primordiale de la permaculture. Elle permet de développer une compréhension intuitive de la nature ainsi qu’un lien spirituel avec celle-ci. Masanobu Fukuoka, un des précurseurs de la permaculture, en parle abondamment dans son célèbre livre La révolution d’un seul brin de paille. On considère souvent aujourd’hui la science et la spiritualité comme opposés, mais elles sont en fait complémentaires, chacune compensant les défauts de l’autre.

 

9) S’ADAPTER À LA SITUATION

Conscient que chaque écosystème est unique, le permaculteur n’utilise pas de recettes préfabriquées, mais essaie plutôt de trouver la réponse la plus adéquate à chaque situation. Quel soulagement de penser que l’homogénéisation croissante que l’on subit aujourd’hui n’est pas inéluctable! Ainsi, la permaculture peut aussi bien être appliquée en ville qu’en banlieue ou en campagne. Elle peut être adaptée à n’importe quel climat et pourrait même être utilisée dans l’espace, lors de long voyages vers Mars par exemple.

 

10) ET ENCORE PLUS!

Quoique la permaculture s’est développée comme approche agricole et se concentre encore aujourd’hui sur ce domaine, de plus en plus de gens s’intéresse à l’application de ses principes à d’autres domaines d’activités humaines (construction, énergie, communauté, économie, etc.) On parle généralement de permaculture sociale. Beaucoup d’idées intéressantes sont déjà mises en œuvre et beaucoup d’autres sont à venir. Nous ne sommes qu’au commencement d’une grande aventure!

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